Le monde est en transformation, nous le savons et il nous l’est souvent répété. Ce mot transformation a maintes fois été utilisés et peut être un peu vide de sa substance.

 

Souvent pris pour synonyme de changement, il n’a pourtant rien à voir, ni de ces origines, ni de sa signification. SI changer c’est devenir autre, transformer c’est modifier sa forme. Transformer, se transformer sont des actes quotidiens de notre corps ou de tout système vivant, là où le vocable du changement est peut-être plus proche de celui des systèmes mécaniques, prévisibles et automatisables.

 

La transformation en cours a de particulier qu’elle provient de l’environnement (globalisation, digitalisation) plus que de l’entreprise par elle-même. Elle a aussi ce message subtil et encore peu attendue qu’elle sera infinie, car modifier sa forme est un acte continu et pérenne.

 

Nous y sommes donc. Le changement permanent… je préfère personnellement LA transformation.

 

Les systémiciens nous avaient prévenus depuis longtemps : à superposer des solutions, des causes et des effets, nous augmentions la complexité. Après avoir introduit de nombreux outils et techniques, ainsi que de nouvelles technologies toutes plus rapides, nous avons augmenté la variété du système, c’est-à-dire son imprévisibilité.

 

Il va falloir donc « manager dans l’incertitude », et il va être temps en France de mieux nous former à l’observation des phénomènes et a les influences, plus qu’à vouloir les prévoir.

 

La systémique est une des inspirations qu’il faudra analyser et appliquer. Elle nous obligera à ajouter à nos postures analytiques découpant les problèmes et catégorisant les phénomènes, une autre approche, globale, tenant compte plus souvent des interdépendances entre acteurs et processus qu’à l’optimisation de chacun. Et surtout, à nous considérer dans notre entièreté comme la méthode à utiliser.

 

La systémique est très certainement une approche de notre temps pour rénover en profondeur management et organisation pour les rendre plus en harmonie avec la vague de digitalisation en cours ou les aspirations désormais exprimées par tous les acteurs du travail.

 

Le coaching devra à son tour très certainement s’appuyer plus en profondeur sur cette pratique, sur la capacité d’analogie du coach et sur la nécessaire pratique coopérative inhérente à la systémique.

 

Par Alexandre Tissot, Coach & Enseignant