Les chiffres issus de sondages très récents sur l’engagement en entreprises, interpellent : 11% des salariés sont engagés, 61 % des salariés veulent quitter leur entreprise, et 28% sont désengagés : ces chiffres démontrent clairement que les besoins des êtres humains au travail ne sont pas satisfaits.

Un nouveau concept, « l’Intelligence collaborative», tente de répondre à ces enjeux et correspond à un besoin de management plus humaniste et plus efficace, ainsi qu’à une volonté de diriger les hommes et les femmes en s’appuyant sur leurs envies et leurs potentiels.

« Collaboration, coopération, co-développement, co-conseil, co-création, co -innovation, co-responsabilité, co-construction », les termes en « CO » se multiplient et mettent en avant le sceau du collectif et la marque du travail ensemble. La magie du « CO » est dans toutes les méthodes de développement personnel et témoigne du besoin de remettre en cause le management et les postures dans les entreprises.

Cette richesse sémantique managériale en dit long sur les métamorphoses en cours et à venir des entreprises ! Le concept d‘intelligence collaborative, par sa définition, donne le ton : c’est un processus par lequel différents acteurs s’entendent, s’accordent sur une vision partagée a minima des problèmes comme des solutions. Il s’agit donc d’une approche qui vient à rebours de méthodes managériales qui trop souvent enferment les salariés à l’intérieur d’un moule vertical à plusieurs niveaux et où les relations se développent sous la coupe réductrice, mais rassurante, du sacro-saint reporting.

Il n’y a pas ou peu de place dans le futur pour ces modèles anciens. Tant que les salariés et leurs dirigeants seront désorientés par l’empilement d’objectifs, souvent contradictoires, ils auront peu de chance de répondre à l’accélération et à la complexité des mutations – humaines, financières, numériques, sociétales et qui s’imposent à eux. L’intelligence collaborative répond à un enjeu de performance et d’innovation.

Se pose alors la question de l’accompagnement : comment favoriser la coopération ? Quels sont les niveaux d’intervention ?

Nous pensons que la réponse est une approche à trois niveaux, constamment imbriqués

  • L’intelligence collaborative est une question de culture : il s’agit de créer les conditions de sa mise en place et de son appropriation, par exemple en favorisant les logiques d’empowerment au détriment des logiques classiques de pouvoir, et le développement de valeurs centrées sur la confiance ;
  • L’intelligence collaborative est une question de posture, d’exemplarité, d’écoute et de bienveillance, autant de termes qui ne trouvent d’autres formes d’incarnation que dans des individus particuliers qui acceptent d’en faire les fondements de leur leadership ;
  • Enfin, l’intelligence collaborative est une question de processus managériaux, qui tournent le dos aux formes stables et prédéterminées d’exercice du pouvoir, qui favorisent l’émergence de rôles au détriment des statuts, qui font de l’agilité autre chose qu’un slogan.

Les enjeux sont considérables, et, nous le pensons, déterminants pour l’avenir de nombreuses entreprises.